Cet été, nous avons passé 3 semaines en Asie Centrale. Lorsque nous avons organisé ce voyage, nous nous sommes vite rendu compte qu’imaginer l’itinéraire était un vrai casse-tête, en particulier à cause de certaines frontières fermées aux touristes. Nous avions dans l’idée de faire une partie du Kirghizistan, puis l’Ouzbékistan et enfin de descendre au Tadjikistan. Mais une fois sur place, nous avons dû revoir nos plans. En effet, les trains sont pris d’assaut, il fallait attendre parfois plusieurs jours avant d’y avoir une place. Pour cette raison, nous avons finalement décidé de poursuivre notre voyage au Kazakhstan. Était-ce une bonne idée ?
Je vous raconte notre voyage dans les pays en Stan, avec le détail de notre itinéraire de 3 semaines en Asie Centrale et les moyens que nous avons utilisés pour nous déplacer.
Ce qu’il faut savoir pour organiser son itinéraire en Asie Centrale
Ouverture des frontières aux étrangers
Les postes frontières entre les différents pays ne sont pas tous ouverts aux étrangers, ce qui limite les possibilités de déplacement. Pour préparer votre voyage, consultez cette carte très pratique de l’état des postes frontières.
La frontière du Pamir
Pour traverser la frontière Kirghizistan/Tadjikistan par la route du Pamir, il est nécessaire de faire une demande d’autorisation au préalable. Le CBT de Osh nous a proposé de faire la démarche , il fallait compter 4 jours. Nous avons refusé cette option, car ça nous embêtait d’attendre autant. Anticipez cela !
Voyager en train en Asie Centrale
Anticipez également vos trajets en train au maximum. Ce moyen de transport est très demandé, car il est rapide et économique. C’est difficile, quand on voyage, de prévoir quand prendre un train. Pourtant, à cause de cela, nous avons dû faire une croix sur le nord de l’Ouzbékistan. Il aurait fallu attendre des jours entiers à Samarcande pour avoir une place dans un train, et les véhicules que l’on nous proposait étaient hors de prix.
Louer une voiture en Asie Centrale
Si vous souhaitez louer une voiture, sachez que ce n’est pas aussi simple que nous l’aurions a priori pensé. Déjà, il vous faut un permis international. Commandez-le au préalable. Ensuite, il faut s’y prendre à l’avance. Beaucoup d’endroits ne sont accessibles qu’en 4×4, donc ceux-ci se font vite rares l’été. Certains loueurs acceptent de vous laisser partir en berline, mais demanderont une surcharge tarifaire en fonction des endroits que vous souhaitez visiter.
Par ailleurs, les locations de voiture ne sont évidemment pas encadrées comme chez nous. Le système de caution ne prend en compte que de potentielles amendes (les radars sont ultra-présents sur les routes d’Asie Centrale, et il est habituel de devoir lâcher quelques billets en cas d’arrestation). Pour ce qui est des accidents, un loueur nous a fait savoir qu’il définirait le montant des réparations en fonction des dommages causés, ce que nous avons jugé trop risqué. Il reste l’option des loueurs internationaux comme Hertz, que vous pouvez trouver dans les aéroports. Cependant, les prix des véhicules sont très élevés. Face à toutes ces raisons, nous avons finalement abandonné l’idée de louer une voiture, car nous avions peur de subir des pratiques malhonnêtes, et la barrière de la langue n’aide pas dans ce genre de situations.
Notre itinéraire complet pour 3 semaines en Asie Centrale
3 semaines en Asie Centrale : Étape 1, Bichkek
Notre première étape en Asie Centrale fut Bichkek, capitale du Kirghizistan. Nous avons visité cette ville sur une journée, malgré la chaleur accablante. C’est une grande ville faite d’immenses avenues. Bichkek est très vivante, avec de nombreux parcs et espaces verts. Même aux heures d’effervescence, on sent régner un certain calme. On s’y sent vraiment très bien, un sentiment de sécurité comme dans tous les pays que nous avons visités lors de ces 3 semaines en Asie Centrale.
Que voir à Bichkek ?
Il n’y a pas énormément de points d’intérêt à visiter à proprement parler à Bichkek. Je vous conseille surtout de vous promener en ville pour ressentir l’ambiance. Jetez toutefois un coup d’œil aux lieux suivants :
- Ala Too Square, la plus grande place de la ville où se trouve la statue de Manas, un héros national
- Le musée d’histoire d’État pour en apprendre plus sur la culture Kirghize
- Panfilov Park, un grand parc dans lequel se tient une fête foraine avec de très nombreux manèges et attractions
- Victory Square et son monument qui commémore la victoire de l’Union soviétique lors de la Seconde Guerre mondiale
- La mosquée de Bichkek, un exemple de l’architecture islamique au Kirghizistan
- Osh Bazaar, l’un des plus grands marchés d’Asie Centrale
Étape 2 de notre voyage en Asie Centrale : Osh
À l’époque où nous avions réservé nos billets d’avion pour le Kirghizistan, nous n’avions pas encore tranché sur l’itinéraire que nous allions suivre. Mais plus tard, après quelques recherches, il était impensable pour nous de ne pas se rendre dans la région d’Osh, au sud du pays. Le trajet est très long en voiture, le Kirghizistan est un grand pays, coupé par les montagnes. C’est pourquoi nous avons décidé de prendre l’avion. Comme je vous l’expliquais ici, nous nous sommes rendus chez Bookit, une agence de voyage située à Bichkek 📍 qui s’est occupée d’acheter les billets auprès de Tez Jet. Le trajet en avion a duré environ une heure, pour une quarantaine d’euros par personne avec un bagage en soute. Nous sommes partis très tôt et sommes arrivés à Osh en début de matinée.
Que voir à Osh ?
Il y a quelques points d’intérêt à Osh, notamment le mont Suleiman-Too, une montagne sacrée, haut lieu de pèlerinage, qui domine la ville. Je vous en dis davantage dans cet article. Cependant, nous sommes surtout venus ici pour réserver une excursion auprès du CBT, l’office du tourisme Kirghize, dont le bureau se trouve maintenant à l’adresse suivante : Ergesh Aliev 190 📍.
Étape 3 au Kirghizistan : Trek à cheval dans la vallée d’Alaï, découverte de Sary Mogul et du pic Lénine
Voilà une étape qui restera gravée dans ma mémoire ! Nous avons passé 3 jours à explorer la sublime région d’Alaï à cheval. Nous avons pu admirer des paysages somptueux, d’une grande diversité. Ensuite, nous sommes allés jusqu’à Sary Mogul, un village hors du temps, dominé par le majestueux Pic Lénine. Nous avons pu faire une randonnée merveilleuse à son pied. Honnêtement, il s’agissait des plus beaux paysages que j’ai pu voir lors de ces 3 semaines en Asie Centrale, et je vous conseille vivement de vous rendre dans cette région. Si ce périple vous intéresse, je vous raconte tous les détails dans mon précédent billet.
Étape 4 : Départ pour l’Ouzbékistan (De Osh à Tashkent, via Dustlyk et Andijan)
De retour à Osh après notre exploration de la vallée d’Alaï, nous nous trouvions tout près de la frontière ouzbèke. Il était donc temps pour nous de prendre la route pour découvrir ce nouveau pays d’Asie Centrale. Ça tombait très bien, après 3 jours de yourte et de montagne, je rêvais maintenant des palais à l’image des Milles et Une Nuits ✨. Ne sachant pas combien de temps allait prendre la traversée de la frontière à Dustlyk, nous avons décidé de mettre le cap sur la ville d’Andijan dans un premier temps. Puis, de voir si nous arrivions à rejoindre Tashkent dans la même journée.
Aller de Osh à Dustlyk
Il est très simple d’aller de Osh jusqu’au point de passage de Dustlyk, puisque celui-ci ne se trouve qu’à quelques kilomètres de la ville. Nous avons demandé à notre hôtel de nous commander un taxi, que nous avons payé 185 SOM (env. 2 €). Le taxi nous a déposé afin que nous passions la frontière à pied.
Passer la frontière Kirghizistan Ouzbékistan à Dustlyk
Il y avait du monde à la frontière, surtout du côté des routiers. À pied, ça semblait un peu plus fluide.
Les douaniers ne rigolaient pas. Nous avons vu une femme se prendre des coups de bâton parce qu’elle avait tenté de faire passer des chaussures de l’autre côté. Cette scène était si violente ! Nous avons fait la queue environ 40 minutes, et je peux vous dire que je n’étais pas bien. J’avais la tremblotte quand j’ai tendu mon passeport. Mais tout s’est parfaitement passé pour nous ! Nous avons été accueillis très chaleureusement par les douaniers, qui étaient ravis de nous saluer. En moins d’une heure, nous avions un premier pied posé en Ouzbékistan.
Aller de Dustlyk à Andijan
Une fois la frontière passée, il nous faillait rejoindre Andijan, la première ville ouzbèke après la frontière. Elle se trouve à environ 30 km, soit 40 minutes de voiture depuis Dustlyk.
Nous avons échangé quelques-uns de nos SOM kirghizes contre des SOUM ouzbèkes (UZS), avant d’être abordés par plusieurs taxis. Nous avons accepté une proposition. Le chauffeur a mis nos sacs dans le coffre, a fermé à clé et nous a laissé là. Nous avons alors compris que nous allions partager le véhicule avec d’autres personnes. Sauf qu’à force de patienter, on s’est aperçu qu’il y avait un bus juste derrière nous, qui lui aussi se rendait à Andijan, et partait dans 10 minutes.
Nous nous sommes alors enfuis discrètement pour sauter dans le bus. Et nous avons bien fait ! Nous avons rejoint le centre-ville d’Andijan, près de la gare, en moins d’une heure, pour environ 0.40 € par personne (5000 UZS à deux).
Train d’Andijan à Tashkent
Le bus nous a déposé près de la gare, ce qui était parfait pour prendre un train et rejoindre Tachkent directement. Mais avant ça, il nous fallait de la monnaie. Et ce fût une véritable chasse au trésor que de trouver un ATM fonctionnel dans le quartier. Nous avons arpenté une longue avenue plusieurs fois, suivant les indications d’untel puis d’untel, qui nous envoyaient toujours dans une direction opposée. Finalement, on a trouvé après une bonne heure de marche, mais nous n’avons pu obtenir que quelques petites coupures, et ce en plusieurs retraits. C’est courant hors des capitales. Le pire dans tout ça, c’est qu’il y avait un ATM juste à côté de la gare que nous n’avions pas vu !
Nous avons pu avoir des places dans le dernier train pour Tashkent où il restait de la disponibilité. Pas de train rapide pour nous. Nous aurons l’équivalent du TER, donc le trajet durera 6 h (contre 5 h en train rapide, ça va !). Notre départ aura lieu à 15 h 55 et nous arrivons à 22 h 55 à la capitale. En attendant, nous avons déjeuné à côté de la gare dans un restaurant turc 📍 et c’était vraiment délicieux. En plus, il y avait du WIFI donc nous avons pu réserver un logement en prévision de notre arrivée tardive.
Le trajet en train était super. Le train est très ponctuel et confortable (même s’il aurait été parfait avec 10°C de chaleur moins). Ce sont des couchettes pour lesquelles on nous a fourni des draps. Nous avons eu la chance de nous retrouver dans une cabine avec des messieurs très sympa. Bien que nous ne parlions pas la même langue, nous essayions de nous comprendre avec des gestes et Google Traduction. Nous avons adoré cette rencontre, même s’ils ont tenu à nous faire manger du foie de mouton, et nous ont forcé à en reprendre une fois qu’ils avaient annoncé ce que c’était ! La texture était mi-pâteuse, mi-étouffe-chrétien, et le goût était si fort, on dirait du mouton maturé deux ans. Pas mon plat préféré, en somme.
Etape 5 : Tashkent, capitale de l’Ouzbékistan
Nous voilà donc à Tashkent, la capitale de l’Ouzbékistan. Cette ville m’a complètement enchantée ! Encore une fois, c’est une architecture soviétique, faite d’immenses avenues, de gigantesques places et statues, et bien sûr, des parcs en veux-tu en voilà. Les buildings modernes cohabitent avec les immeubles vieillissants. Il y a énormément de bars et de restaurants, c’est une capitale très dynamique et cosmopolite. Les prix sont évidemment plus élevés que dans le reste du pays.
Que visiter à Tashkent ?
- Chorsu Bazaar : Un marché animé pour découvrir les saveurs, des parfums et des couleurs de la cuisine et de la culture ouzbèkes.
- Place Amir Timur : Admirez la statue équestre d’Amir Timur, un héros national, sur cette place majestueuse.
- Musée d’Histoire d’Ouzbékistan : L’histoire de l’Ouzbékistan à travers une collection d’artefacts et d’expositions.
- Complexe religieux Hast Imam : Une enclave spirituelle qui abrite la bibliothèque coranique d’Ousman, un site religieux historique.
- Métro de Tashkent : Surtout, ne manquez pas l’exploration des stations de l’unique ligne de métro de la ville, décorées telles des œuvres d’art souterraines. Pour moi, les plus impressionnantes sont les stations Alisher Navoi et Kosmonavtlar.
- Alisher Navoi National Park : Un vaste parc, le plus grand du pays, où il est fort agréable de se balader pour trouver un peu de fraîcheur. A côté, vous pourrez contempler le Monument de l’Indépendance, avec la statue de la Mère Heureuse.
Où loger à Tashkent ?
Nous avons séjourné à l’hotel Western Suite. Le prix est moins élevé que dans le reste de la ville (environ 35 €/nuit avec un petit déjeuner), car l’hôtel est un peu excentré. De toutes les manières, où que vous soyez situé, vous risquez de marcher beaucoup. Le centre-ville est immense. Puis ce n’est pas si loin finalement, nous y sommes rentrés à pied après avoir visité la ville. Je vous recommande donc vraiment ce logement, nous étions très bien dans cette chambre confortable et le personnel était super sympa.
En plus, il y a un bon restaurant de barbecue coréen en bas, ce qui est très appréciable quand on a déja 15 km dans les pattes. La seule chose que je ne vous recommande pas dans cet hotel est le service de laverie, car nos vêtements étaient mal (voire pas ?) lavés et certains ont été perdus (presque tous retrouvés le lendemain, sauf mon pull, RIP).
Etape 6 : Samarcande
Après Tashkent, nous voilà en route pour une nouvelle étape, et non des moindres, la ville de Samarcande. C’était une visite très attendue de ces 3 semaines en Asie Centrale. Cette cité historique incarne la grandeur de l’Asie Centrale, une ville de légende considérée comme le joyau de la Route de la Soie.
Aller à Samarcande depuis Tashkent
Pour rejoindre Samarcande depuis Tachkent, nous avons évidemment opté pour le train ! Nous sommes devenus des as de l’anticipation et avons réservé nos billets la veille 😉. Eh bien encore une fois, nous n’aurons pas droit au train rapide. Ce dernier aurait mis deux heures, mais il était complet. Nous avons donc opté pour le train plus lent, celui à couchette. Il part à 14 h et le trajet dure 4 h, le tout pour environ 10 €/ personne. Nous avons eu la merveilleuse idée de réserver nos billets en ligne et de prendre des couchettes hautes. Ce jour-là, il y avait 36 °C affichés au thermomètre, nous étions ravis de profiter du fenestron haut, contrairement à nos voisins d’en dessous qui n’avaient pas un brin d’air.
Les monuments à voir à Samarcande
- La place Registan : C’est le cœur battant de Samarcande. Dans cet ensemble, vous pouvez découvrir la Madrassa d’Ulugh Beg, construite par le petit-fils de Tamerlan, la plus ancienne du Registan. En face, vous pouvez contempler la Madrassa Sher-Dor qui se distingue par des tigres en mosaïque sur la façade principale. Afin, la plus sompteuse pour moi, la Madrassa Tilya-Kori dont le nom signifie « décorée d’or ». On comprend pourquoi une fois que l’on a vu ses incroyables décorations dorées. L’intérieur de Tilya-Kori est tout simplement impressionnant !
Le ticket d’entrée pour l’ensemble du Registan coûte 50 000 SOM et s’achete au guichet du côté ouest de l’esplanade. Coté est, des policiers proposent de vendre billets, mais ce ne sont pas des billets officiels. - Gur-e-Amir Mausolée : C’est l’endroit où repose le grand Tamerlan, l’ancêtre des empereurs moghols. Le mausolée est un exemple impressionnant de l’architecture timouride et son dôme bleu brillant est une merveille. Les carreaux de faïence et les mosaïques racontent l’histoire de ce leader militaire légendaire.
Entrée : 40 000 SOM - Bibi-Khanym Mosque : Cette mosquée est un témoignage de l’ambition démesurée de Tamerlan. Sa taille monumentale et les détails artistiques des façades sont tout simplement sublimes, une fois de plus.
Entrée : 40 000 SOM - Shah-i-Zinda : Il s’agit d’un ensemble de mausolées construits sur une colline, et chaque mausolée est une œuvre d’art en soi. La légende veut que Shah-i-Zinda soit la tombe d’un parent du prophète Mahomet. J’ai particulièrement aimé cette visite, car le lieu est moins fréquenté que les autres. Ainsi, l’atmosphère y est magique, se promener le long des mausolées en mosaïque est une expérience inoubliable. Je vous conseille vraiment de ne pas zapper ce monument lors de votre passage à Samarcande.
Entrée : 40 000 SOM - Le mausolée d’Imam Al-Bukhari : Situé à proximité de Shah-i-Zinda, ce mausolée est un site de pèlerinage important pour les musulmans. Il abrite la tombe d’Imam Al-Bukhari, un érudit célèbre pour ses compilations de hadiths. Le mausolée est un exemple d’architecture islamique sobre et sereine.
Autres lieux à visiter à Samarcande
- Musée Afrosiyob : Un musée archéologique situé à proximité du site de l’ancienne ville d’Afrasiyab.
- Musée de Samarcande : Ce musée offre une vue d’ensemble complète de l’histoire de Samarcande, avec des expositions couvrant l’Antiquité, l’ère islamique et l’ère timouride.
- Siyob Bozor : Le marché de la ville dans lequel on peut trouver de tout !
- La vieille ville russe de Samarcande : Connue sous le nom de « Kvartal », cette partie de la ville abrite la communauté russe de Samarcande. Vous pourrez y contempler des églises orthodoxes , notamment Saint-Alexis.
Mon avis sur Samarcande
Samarcande est une ville d’une beauté incroyable. Il faudrait être complètement dingue (ou aveugle) pour ne pas le reconnaître. J’ai adoré découvrir son architecture, ses coupoles et toutes ses mosaïques avec leur bleu si caractéristique. C’est vraiment une étape incontournable lors de voyage en Asie Centrale.
Par contre, certaines choses m’ont dérangée, notamment le côté parc d’attraction. Le centre, là où sont groupés les monuments, est parfaitement entretenu, bien pavé, bien arboré etc. Et il est surtout entouré de barricades. On rentre dans la belle ville par une porte. Le reste, la vraie vie, la vraie ville est cachée derrière des murs.
Aussi, dans les cours des madrassas, il y a des multitudes de stands de babioles et des souvenirs. Le fait qu’ils soient installés dans les monuments gâche quelque peu le charme. J’imagine que les madrassas doivent être des lieux si apaisants à la base, mais avec tous ces magasins, on a du mal à s’imprégner de l’atmosphère. C’est justement pour cette raison que j’ai adoré la visite de Shah-i-Zinda. Ce lieu est plus calme. On peut se laisser happer par l’ambiance magique qui règne, et c’est bien plus agréable ! Donc voilà, Samarcande m’a laissé un peu mi-figue mi-raisin, même si c’est une véritable merveille.
Cap sur le Kazakhstan
Après Samarcande, nous sommes retournés à Tashkent, dans le but de partir au Kazakhstan. Nous espérions y voir (enfin surtout ne pas voir) la mer d’Aral, car nous ne pouvions pas nous y rendre côté ouzbèke, faute de trains (tous complets). Puis, nous comptions visiter les parcs nationaux autours d’Almaty pour prendre notre dose de nature ! Mais tout ne s’est pas passé comme prévu …
Etape 7 : De Samarcande à Tashkent, puis de Tashkent à Chymkent (Kazakhstan)
Aller de Sarmarcande à Tashkent en taxi
Pour aller à Tashkent depuis Samarcande, nous avons eu recours à un taxi collectif. Il faut se rendre près de l’observatoire d’Ulug Beg. Là, tous les chauffeurs se jettent sur vous. Il faut avoir l’œil pour choisir le meilleur recruteur, car nous ne partirons que lorsque la voiture sera pleine ! Dans notre cas, ce fut assez rapide, une trentaine de minutes. Nous avons payé 100 000 UZB par personne (environ 7.5 €). Le trajet de Samarcande à Tashkent dure 3 h 30, ce qui est un peu long quand on est coincés à 3 à l’arrière de la voiture.
Aller de Tashkent à la frontière de Chernayevka (Zhibek-Joly)
Le chauffeur nous a déposé à une station essence à l’entrée de la ville. Là, un autre taxi était présent et nous avons pu lui demander de nous conduire à la frontière de Chernayevka / Zhibek-Joly. Cela nous a coûté 120 000 UZB (la négociation est rude quand on a un seul choix de taxi sur un bord d’autoroute !) Nous avons mis un peu plus d’une heure pour traverser Tashkent et ses bouchons, puis nous sommes arrivés au poste frontière. Tout s’est bien déroulé, nous avons mis une heure environ avant d’entrer officiellement au Kazakhstan !
Aller de Zhibek-Joly à Chymkent
Après cette longue journée de transport, nous avons décidé rejoindre la ville de Chymkent, qui serait notre lieu de villégiature pour ce soir. Mais nous n’en avions pas encore terminé avec le trajet. À notre arrivée dans le pays, nous avons tout de suite été sollicités par plusieurs taxis. Nous avons opté pour une offre à 3 000 T par personne (env 6 €). Le chauffeur nous a installé dans une maroutki, et nous a dit que l’on partirait dans cinq minutes.
Une heure plus tard, nous étions toujours assis dans la maroutki à l’arrêt, avec 3 kazakhs qui pétaient un câble autant que nous, à attendre deux autres passagers pour compléter le véhicule. Nous avons finalement trouvé les deux passagères manquantes et avons décollé au bout d’une heure et quart. S’est ensuivi un trajet d’une heure et demie, et nous sommes enfin arrivés à Chymkent, notre première étape au Kazakhstan, en début de soirée. Quelle journée !
Etape 8 : le Kazakhstan
Je vais passer rapidement sur le Kazakhstan, car je prévois d’y dédier un article complet. Globalement, nous n’avons pas été enchantés par ce pays. Peu de choses que nous prévoyions d’y faire ont été réalisables. Nous ne sommes pas allés à la mer d’Aral, parce que ce n’est pas une étape conseillée, il s’agit apparemment surtout d’un musée. Nous n’avons pas non plus pu aller dans les parcs nationaux, car les excursions organisées ne nous motivaient pas (tour en bus avec groupes) et nous n’avons pas pu louer de voiture pour les raisons que j’ai expliquées en début d’article. En plus, des loueurs se sont comportés de manière malhonnête et désagréable avec nous, notamment Nikita, pourtant recommandé par le site Caravanistan. Cela a fini de nous agacer…
Par ailleurs, le pays subit une crise des logements. Beaucoup de russes ont fui pour échapper à la mobilisation et sont venus se réfugier au Kazakhstan. De ce fait, le pays manque d’hébergements. Les logements coûte donc très cher, cela ajouté aux taxes dans les restaurants, nous avons dépensé environ 100 € par jour, ce qui semble hallucinant.
Enfin, nous n’avons pas retrouvé la chaleur que nous avions tant aimée chez les ouzbèkes et les kirghizes. Les kazakhs sont plus méfiants. Pas de généralités bien sûr, il y avait des personnes très gentilles. Mais nous ne nous sommes pas sentis accueillis comme dans les pays voisins. Je ne dirais pas que nous avons perdu notre temps à aller là-bas, nous avons quand même vu de jolies choses et passé de beaux moments. Mais je ne recommanderais pas plus que ça de s’y rendre. Nous n’avons pas trouvé ce pays extraordinaire.
Notre itinéraire au Kazakhstan a été Chymkent, puis Turkestan, puis Almaty pour notre ultime déception, celle où nous n’avons pas pu avoir de voiture. Blasés, nous avons alors pris un bus, pour retourner à Bishkek et retrouver nos kirghizes que nous aimons d’amour, bien décidés à clôturer ce voyage en beauté !
Aller de Almaty à Bishkek en bus
Pour retourner à Bishkek depuis Almaty, nous avons opté pour un bus. Il y a 4 départs par jour depuis la gare de Sayran, pour un prix de 2500 T. Celui que nous avons pris partait à 18h et arrivait vers 23h au poste frontière de Kordaï. Nous avons pu passer la frontière en quelques minutes, mais ce ne fut pas le cas du bus. Nous avons du attendre que lui aussi rentre au Kirghizistan, et cela a pris quasiment une heure et demie. Les locaux ont tous choisi de finir le trajet en taxi, car le poste frontière n’est plus très loin du centre de Bishkek. Nous, nous n’avions pas un SOM sur nous, donc nous avons fait partie des derniers résistants. Nous avons finalement décollé à 00:30 et sommes arrivés à Bishkek (station ouest) avant une heure du matin.
Etape 9 : Bokombayevo
Bien-sûr, notre plan n’était pas de rester à Bishkek ! Le lendemain, nous avons tout de suite mis le cap sur le lac Issyk-Koul, au nord-est du pays. Plutôt que de choisir la rive nord, réputée très touristique, nous avons décidé de partir explorer la rive sud, avec un arrêt à Bokombayevo. Depuis cette petite ville, nous avions deux objectifs. D’abord, explorer le canyon de Skazka, un lieu de légende surnommé Fairy Tales Canyon. Ensuite, partir pour un nouveau trek à cheval, afin de clôturer notre voyage en beauté !
Pour ce qui est de Bokombayevo, c’est un endroit très authentique. La ville est plutôt agréable, même si elle n’a rien de spécial. Il s’agit surtout d’un point de chute pour partir explorer la nature environnante. Niveau restauration, il faut faire avec les moyens du bord. Il y a pas mal de supermarchés, mais quasiment aucun restaurant. Le premier soir, les seules choses que nous avons trouvées à nous mettre sous la dent furent des kebabs du fast-food Mega Burger, sur la place principale. Il y avait deux ou trois cafés signalés par des panneaux, mais tous étaient fermés. Les jours suivants, nous avons opté pour des pique-niques ou des noodles instantanées.
Aller de Bishkek à Bokombayevo
Il est très simple de rejoindre Bokombayevo depuis Bishkek. Il suffit de se rendre à la station ouest, puis d’acheter un ticket de maroutki. Le trajet dure environ 3 h 30 et coûte 350 SOM. À mi-chemin, la maroutki effectue une petite pause sur une aire avec restaurant, supérette et toilettes. La dernière heure, on peut contempler le lac Issyk-Koul. La côte est sauvage et magnifique. Les nuances de bleu sont innombrables, de l’émeraude au turquoise. On en prend vraiment plein les yeux !
Le canyon de Skazka
Le lendemain de notre arrivée, nous sommes allés visiter le canyon de Skazka. Le lieu tient ses promesses, il est effectivement magique ! Il s’agit d’un dédale de canyons plus ou moins profonds et de petites collines, aux teintes rouges, ocres et orangées. On se promène librement entre les sillons. Il est aisé de grimper sur les collines pour profiter d’un panorama spectaculaire. Certaines dunes représentent des animaux ou des monuments, comme la Grande Muraille de Chine. En fond, on peut contempler le sublime lac Issyk-Koul et les sommets enneigés. Le paysage est à couper le souffle !
Aller de Bokombayevo au Canyon de Skazka
Pour se rendre au canyon de Skazka depuis Bokombayevo, nous avons opté pour un taxi partagé à l’aller. Nous nous sommes rendus sur la place principale de la ville. La-bas, un chauffeur nous a proposé le tarif de 500 SOM pour deux. Cela me paraissait à priori un peu exagéré pour 30 km. Cependant, la piste est vraiment mauvaise (la route est en cours de construction) et le trajet prend quasiment 1 h. Finalement, le prix m’a semblé raisonnable.
Pour le retour, nous nous sommes mis sur le bord de la route pour attendre le passage d’une maroutki ou d’un taxi. Nous avons levé le pouce et un couple s’est arrêté quelques minutes plus tard. Le trajet fût drôlement mouvementé ! Notre chauffeur se prenait pour un pilote de F1. Lancé à 100 km/h sur la piste cabossée, il était cramponné à son volant et penchait son corps dans les virages. Je me croyais dans Mario Kart ! Le trajet qui avait duré une heure à l’aller a pris 30 minutes au retour. À l’arrivée, nous lui avons donné 500 SOM, comme au taxi, pour son essence.
Un trek à cheval qui tombe à l’eau
Le lendemain, nous avions réservé une expédition auprès du CBT de Bokombayevo (l’office du tourisme). Le premier jour, nous devions explorer les hauteurs de Bokombayevo à cheval, pour contempler la vue sur le lac Issik Kul depuis les sommets. Nous devions ensuite dormir dans une yourte, puis partir à pied pour une grande randonnée jusqu’à 3 000 mètres d’altitude (je n’ai retenu aucun nom des localisations).
Seulement, la météo n’a pas été de notre côté. La pluie était annoncée pour les deux jours, et surtout la neige en altitude rendait la randonnée impossible. Nous avons tout de même pris la voiture, qui nous a conduit au camp de yourte non loin de Bokombayevo, d’où nous avons commencé le trek à cheval. Nous avons pu profiter d’un magnifique panorama depuis ce point de vue. Même sans cheval, il est possible de se rendre en taxi ou à pied jusqu’à ce point (3 h 30 de marche depuis Bokombayevo tout de même). Je vous conseille d’y faire un tour, car la vue est tout simplement sublime.
Après cela, le temps était bien trop mauvais pour continuer. Nous étions mouillés et nous ne voyions rien derrière la brume. On aurait pu rester à la yourte et rentrer le lendemain après le petit-dej comme nous l’avions convenu avec l’organisateur le matin même, mais nous n’en avions plus envie. La pluie ne semblait pas prête de cesser et nous voyions mal l’intérêt d’aller s’enfermer dans une tente sans électricité, à rien faire, pendant que le ciel nous tombait sur la tête. Nous avons fait le choix de tout annuler, quitte à payer les frais déjà engagés pour nous nourrir, et partir pour une nouvelle étape.
J’aurais aimé pouvoir faire cette expédition, mais honnêtement, je n’ai pas regretté tant que ça. J’ai senti que ce serait très différent de notre première expérience avec le CBT d’Osh. Nous étions seuls avec un guide qui ne connaissait pas un mot d’anglais. En plus, heureusement que nous avions déjà fait du cheval, car cette fois, on nous a fait monter dessus et nous sommes partis sans une explication. Même si le paysage aurait surement été magnifique, je sentais que l’ambiance n’aurait pas été aussi conviviale que lors de notre première expédition.
Étape 10 : Karakol
Revenus à Bokombayevo, nous avons tout de suite sauté dans un bus pour Karakol. Le trajet a duré 2 h 30 et nous a coûté 200 SOM chacun. L’occasion encore une fois de longer le lac Issik Kul et de nous remplir les yeux de sa beauté !
Randonnée « Arboretum d’Ak Suu » sur les hauteurs de Karakol
Une randonnée sur les hauteurs de Karakol fût notre dernière aventure du voyage, mais non des moindres. Nous avons choisi de faire l’itinéraire qui part de Jogolot, un quartier de Karakol, pour se rendre jusqu’à l’arboretum d’Ak-Suu. D’après le Lonely Planet, ce chemin permet de profiter d’une vue sublime sur Karakol « au prix de quelques efforts ». Les quelques efforts m’ont semblé bien plus importants qu’annoncé ! 5 km après le départ, nous avons commencé à gravir des collines abruptes sur environ 3 ou 4 kilomètres. Ce qui est assez compliqué mentalement, c’est que l’on grimpe une colline, et là, on voit qu’il faut redescendre, et re-grimper la même derrière. A chaque fois qu’on atteint un sommet, c’est une nouvelle surprise, il faut redescendre et remonter. Cela environ 5 fois !
Un paysage grandiose
Vers le 9ème kilomètre, on arrive enfin sur le plateau, et là, ce n’est que du plaisir ! Le paysage est verdoyant, somptueux. Il y a des chevaux, des moutons, des aigles et bien-sur, la vue sur Karakol, sur le lac Issik Kul et sur les montagnes enneigées qui l’entourent. Nous étions seuls au monde ! Après avoir longé une crête, nous avons traversé une vallée magnifique et nous avions un point de vue incroyable sur les sommets enneigés dont le Mont Telety. Il faut dire que le temps était parfaitement dégagé ! Nous avons suivi un cours d’eau qui nous a conduit jusqu’à une foret (sûrement ce qui est appellé l’arboretum d’Ak Suu).
Après 17 km de marche, nous sommes finalement arrivés au village d’Ak Suu, où nous avons pu prendre le bus pour rentrer à Karakol. BIen qu’assez longue et plus difficile que prévu, cette randonnée était superbe. Elle nous a permis de profiter une dernière fois des merveilles naturelles du Kirghizistan. Grâce à une application comme AllTrails, il est totalement possible de se promener par soi-même, et ainsi se sentir seul au monde dans ce paysage grandiose. Si vous passez à Karakol, je vous recommande vraiment cette randonnée.
Et voilà, vous savez maintenant tout de notre voyage de 3 semaines en Asie Centrale. Moi qui avais quelques peurs avant de partir, j’ai finalement complétement changé d’avis, en découvrant des cultures si riches, des locaux si chaleureux et surtout des paysages à couper le souffle.
Si vous souhaitez lire d’autres articles sur l’Asie Centrale, je vous donne ici mon avis sur le Kirghizistan et ici les informations nécéssaires pour faire un trek à cheval dans la Vallée d’Alaï. La suite des articles arrive très bientôt ! En attendant, n’hésitez pas à me laisser un commentaire si vous avez des questions, ce sera un plaisir de vous répondre !